Tant que
l'on continuera :
* à
appeler liberté l'économie de marché sans limite comme seul régulateur
des rapports sociaux;
* à
appeler progrès l'accroissement constant des pouvoirs techniques et
scientifiques de domination sur la nature et les hommes ;
* à
appeler développement l'augmentation aveugle de la production et de la
consommation,
s'aggraveront
les inégalités, les exclusions, et les violences qui en découlent.
* Il n'y
a de liberté et de démocratie que lorsque chacun participe aux
décisions dont dépend son destin ;
* Il n'y
a progrès que lorsqu'à la jungle des concurrences, des volontés de
puissance, de croissance et de jouissance des individus, des groupes et des
nations, se substitue une communauté véritable, . c'est-à-dire une communauté
où, au contraire de l'individualisme,
chaque
membre a conscience d'être personnellement responsable du destin de tous les
autres ;
* Il n'y
a de développement que de l'homme. A l'inverse d'un système engendrant
l'accumulation de la richesse à un pôle de la société, et à l'autre
l'appauvrissement matériel et culturel des multitudes, une société est « développée
» lorsqu'elle crée les conditions
économiques,
politiques, culturelles et spirituelles pour que chacun de ses membres dispose
au départ de chances égales pour développer pleinement toutes les possibilités
créatrices qu'il porte en lui.
Roger Garaudy
LES ETATS-UNIS, AVANT-GARDE DE LA
DÉCADENCE
P 92