15 novembre 2013

La théologie de la libération réconcilie marxisme et christianisme

Le théologien Zapata : La théologie de la libération réconcilie marxisme et christianisme.
samedi 4 octobre 2008

La théologie a une influence sur les réalisations de type politique ou idéologique, a déclaré le Recteur de l’Université Catholique Santa Rosa, Martín Zapata, Docteur en Théologie, lors de la VIIe réunion de l’ALBA.
"La théologie n’a jamais été loin des conceptions sociales ou économiques qui ont produit le développement de l’humanité."
Zapata exlique que si l’homme est à l’image de Dieu, l’expression ultime de la création, en terme bibliques et en termes de foi, la théologie a beaucoup à dire quand "l’homme est l’objet d’abus, est objet soumis à l’exploitation et à la mort, parce que la création est un appel à donner la vie."
"Une théologie qui n’aurait rien à dire au sujet de la politique, serait une théologie qui ne nous toucherait pas, parce-que notre relation à Dieu exprime notre relation à la vie, à nos espérances, à nos inquiétudes, à nos motivations fondamentales"
Zapata invite à penser à la signification de l’incarnation du Christ : "Et le Verbe s’est fait chair", qui donne une reconnaissance à la matière. "C’est par la matière que nous connaissons la révélation et la volonté de dieu, c’est par l’incarnation du fils de dieu que nous fut dévoilé le sens de l’histoire, en termes chrétiens".
Si nous acceptons cela, la conséquence devrait être la fin de la querelle entre le message chrétien et le marxisme, à cause de sa vision matérialiste de l’histoire.
"La matière est la vie, là où s’élabore la connaissance, là où s’établissent les réalités objectives pour connaître l’histoire, et c’est là, dans la matière, que nous avons connaissance des intentionnalités, parce-que, sans la matière, qui s’exprime dans l’histoire, il n’y aurait pas de possibilité d’avoir une réflexion du tout, puisque nous ne pouvons réfléchir que sur ce qui est matérialisé."
Le Recteur de l’Université Catholique choisit de parler de théologie latino-américaine de la Libération, "parce-qu’il s’agit d’un mode de pensée propre, né d’une réalité culturelle, et qui fait partie d’un processus d’indépendance intellectuelle, de maturation de la connaissance, qui se présente comme original."
Il a souligné que cette théologie veut sortir d’un cercle restreint, et laisser en arrière la vision piétiste, enfermée dans les actes de piété, sans comprendre que rien ne s’accomplit sans une démarche personnelle, sans que nous ne la mettions en oeuvre dans la matière, avec nos forces, nos luttes, notre discernement et notre conscience. Partant de là "cette théologie crée un affrontement avec les pouvoirs établis et les oligarchies".
Il a souligné que les oligarchies ont commencé à avoir peur de cette reflexion et ont observé avec beaucoup d’attention ce qui s’est passé en Amérique Latine, dans la mesure où jusqu’aux années 60 les réseaux sociaux étaient désarticulés et que cette théologie est venue articuler la façon de penser les mouvements sociaux autant qu’économiques et culturels, avec l’action politique.
"La Théologie Latinoaméricaine de la Libération a réussi ce que la gauche n’avait pu réussir (parcequ’) elle s’est changée en courant politique" puisqu’elle invitait les groupes sociaux "à s’organiser et se structurer de manière différente face au degré d’exploitation qu’ils étaient en train de vivre sur cette terre".
"La Théologie de la Libération est une interprétation de la foi chrétienne à partir de la souffrance, de la quête et de l’espérance des pauvres ; une critique de la société et de l’idéologie dominante, exploiteurs qui contrôlent et forment la conscience de l’homme à travers des superstructures comme les moyens de communication, l’église ou l’éducation."
"Ce que la Théologie propose, c’est une émancipation de l’Humain qui doit partir des exploités, des pauvres, des marginaux. Elle invite à créer une opposition à un processus de deshumanisation".