Le geste théâtral du gouverneur romain Ponce Pilate se lavant les mains est resté gravé dans l'inconscient collectif. Il est devenu synonyme de lâcheté. Mais, à l'examen, est-ce vrai ?
En parcourant
les récits des évangiles, nous
allons constater que le
gouverneur romain fut l'unique, et le
plus combatif, des défenseurs du Christ. A la fois juge et défenseur, c'est
sans doute le seul procès au monde où la
même personne assume ces deux rôles. Pilate fut un défenseur offensif, essayant
tous les moyens humains, sans relâche, et revenant constamment à la charge pour
faire libérer Jésus, comme nous le verrons,
Relisons le début dans l'évangile de Jean.
Lorsqu'il
eut dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du
Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples.
Judas,
qui le livrait, connaissait ce lieu, parce que Jésus et ses disciples s'y
étaient souvent réunis.
Judas
donc, ayant pris la cohorte, et des huissiers qu'envoyèrent les
principaux sacrificateurs et les pharisiens, vint là avec des lanternes, des
flambeaux et des armes.
La
cohorte, le tribun, et les huissiers des Juifs, se saisirent alors de
Jésus, et le lièrent.
Jean 18:12
L'autorité romaine avait donc été informée des
projets des dirigeants religieux de s'emparer de Jésus et Pilate avait donné
son accord, en fournissant même une escouade de militaires romains. Il est fort
probable que la caste dirigeante juive réussit un tour de force politique en se
servant des Romains pour atteindre un résultat dont, eux seuls, allaient tirer
profit.
Aldo Schiavone(1) émet l'hypothèse que « l'opération
toute entière avait été conçue et réalisée sur la base d'un accord explicite
entre le préfet et les autorités religieuses juives. Un accord bien évidemment
proposé par les prêtres(impossible de penser autrement), qui représentait le
point culminant de leur dessein : impliquer les Romains dans l'élimination
de Jésus, pour se couvrir et s'abriter derrière eux face au peuple dont ils
craignaient les réactions. »(2)
Ils
conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire: c'était le matin. Ils n'entrèrent
point eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir
manger la Pâque.
Pilate
sortit donc pour aller à eux, et il dit: Quelle accusation portez-vous contre
cet homme?
. Nous constatons avec étonnement que le
gouverneur romain obtempère aux souhaits
des chefs religieux juifs. Le prétoire est le symbole du pouvoir et de
l'autorité romaine. Pilate quitte ce lieu symbolique, pour ne pas déplaire
aux juifs. C'est déjà un aveu de faiblesse, et cela ne présage rien de bon
pour la suite.
Pendant
qu'il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu'il n'y ait rien
entre toi et ce juste; car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à
cause de lui.
Matthieu 27:19
Le
gouverneur savait que les chefs religieux avaient arrêté Jésus par jalousie:
Comme
ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous relâche,
Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ?
Car
il savait que c'était par envie qu'ils avaient livré Jésus.
Matthieu
27:17-18
Donc,
avant même d'avoir commencé à entendre les arguments des accusateurs, Pilate
était parfaitement conscient de l'innocence de Jésus. N'oublions pas qu'à l'époque,
les rêves avaient valeur d'avertissement par les dieux et qu'ils n'étaient pas
pris à la légère.
Pilate va essayer d'abord de se '' débarrasser
'' de Jésus, en l'envoyant à Hérode.
Quand
Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen;
et,
ayant appris qu'il était de la juridiction d'Hérode, il le renvoya à Hérode,
qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là.
[….]
Hérode,
avec ses gardes, le traita avec mépris; et, après s'être moqué de lui et l'avoir
revêtu d'un habit éclatant, il le renvoya à Pilate.
C'est là
un moyen habituel aux dirigeants politiques, se défausser sur un autre( les
circonstances, ou un autre dirigeant) de leur propre responsabilité. Mais,
malheureusement, pour Pilate, ça ne marche pas.
Hérode en effet lui renvoie Jésus.
Le gouverneur va, avec un courage et même une
certaine ténacité, défendre Jésus contre ses accusateurs.
Pilate dit aux principaux sacrificateurs et à la foule: Je
ne trouve rien de coupable en cet homme.
Luc
23:4
et un peu plus tard, il confirme ses propos
Pilate,
ayant assemblé les principaux sacrificateurs, les magistrats, et le peuple,
leur dit:
Vous
m'avez amené cet homme comme excitant le peuple à la révolte. Et voici, je l'ai
interrogé devant vous, et je ne l'ai trouvé coupable d'aucune des choses dont
vous l'accusez;
23.15
Hérode
non plus, car il nous l'a renvoyé, et voici, cet homme n'a rien fait qui
soit digne de mort.
Luc 23:13-15
Pilate dit clairement que Jésus n'a pas incité le peuple à la révolte. C'est bien la preuve que le gouverneur romain n'avait aucune suspicion que Jésus fasse partie de la secte des zélotes.
Et le gouverneur, avec une constance
remarquable, continue d'insister sur l'innocence de Jésus.
Pilate
leur parla de nouveau, dans l'intention de relâcher Jésus.
Et
ils crièrent: Crucifie, crucifie-le!
Pilate
leur dit pour la troisième fois: Quel mal a-t-il fait? Je n'ai rien trouvé
en lui qui mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l'avoir fait battre
de verges.
Luc 23:20-22
Ainsi donc, par trois fois, le gouverneur va
déclarer devant ses accusateurs que
Jésus n'a commis aucun crime justifiant sa condamnation à mort.
Pilate, devant la haine des chefs religieux, va
alors essayer de faire'' appel au
peuple''. Il espère secrètement que le peuple, qui avait accueilli
triomphalement Jésus lors de sa venue à Jérusalem, va inverser la tendance, et
fera basculer le rapport de forces en défaveur des chefs.
A
chaque fête, il relâchait un prisonnier, celui que demandait la foule.
Il y
avait en prison un nommé Barabbas avec ses complices, pour un meurtre qu'ils
avaient commis dans une sédition.
La
foule, étant montée, se mit à demander ce qu'il avait coutume de leur accorder.
Pilate
leur répondit: Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juif?
Car
il savait que c'était par envie que les principaux sacrificateurs l'avaient
livré.
Mais les chefs des sacrificateurs excitèrent la foule, afin
que Pilate leur relâchât plutôt Barabbas.
Marc
15:6-11
Le dernier espoir de Pilate de sauver Jésus
s'évanouit. Mais le gouverneur hésite encore, sans doute sa conscience est
taraudée par le rêve de sa femme.Il sait au fond de lui même que Jésus est
innocent. Mais Pilate se rend compte « qu'il ne gagnait rien, mais que
le tumulte augmentait... »,et le texte nous apprend que « Pilate
voulut satisfaire la foule en leur relâchant Barabbas. ». Le
gouverneur va essayer une dernière tentative, pour éviter d'avoir à condamner
un innocent à mort.
« Pilate est sans doute déconcerté
devant l'entêtement des dirigeants religieux. Son objectif, auquel il n'avait
pas renoncé, était de trouver un compromis : sauver Jésus sans pour autant
humilier les chefs du Sanhédrin qui s'étaient publiquement exposés en demandant
l'exécution du prisonnier.
Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges.
« La flagellation était un supplice effroyable. Nous pouvons penser que son supplice – probablement sur ordre du gouverneur lui-même- ne dura pas longtemps ni n'alla au-delà du supportable, puisque,aussitôt après, il fut capable de rester debout, et plus tard, de reprendre en toute lucidité son dialogue avec Pilate. La scène où les soldats romains se moquent de leur prisonnier, lui posent sur la tête une couronne d'épines et le revêtent d'un manteau de pourpre n'est pas la conséquence de débordements d'une soldatesque sadique ».(3)
Ce serait, selon l'opinion d'Aldo Schiavone
, une ultime tentative du gouverneur
pour se dégager de cette situation sans trop de dommages : exhiber un
Jésus blessé et humilié, outragé, et espérer que les dirigeants se contenteront
de cette victoire sur l'homme qu'ils détestaient. Pilate, en le présentant dans
cet état pitoyable, voulait montrer aux yeux de tous son inoffensivité. Un
homme ensanglanté, blessé, ridiculisé par une couronne d'épines et un manteau
pourpre, une sorte de mascarade, ou de farce tragique, comment aurait-il pu
encore constituer un danger ? Mais même cette ultime tentative va se
heurter à la dureté inflexible des chefs religieux.
Pilate
sortit de nouveau, et dit aux Juifs: Voici, je vous l'amène dehors, afin que
vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime.
Jésus
sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate
leur dit: Voici l'homme.
Lorsque
les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent:
Crucifie! crucifie! Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car
moi, je ne trouve point de crime en lui.
Les
Juifs lui répondirent: Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit mourir,
parce qu'il s'est fait Fils de Dieu.
Jean 19:4
Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur
augmenta. Le Gouverneur eut-il conscience à ce moment là que ce Jésus était
plus qu'un simple homme, une prophète, un Juste, un être exceptionnel, ce que
confirmait le rêve prémonitoire de sa femme ?
Pilate
s'efforce encore une fois de le relâcher. Mais maintenant les chefs religieux
vont employer l'argument décisif
Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais
les Juifs criaient: Si tu le relâches, tu n'es pas ami de César.
Quiconque se fait roi se déclare contre César.
Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors; et il
s'assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha.
C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième
heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi.
Mais ils s'écrièrent: Ôte, ôte, crucifie-le! Pilate leur dit:
Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous
n'avons de roi que César.
Alors il le leur livra pour être crucifié
Jean 9:12-16
''Tu n'es pas ami de César ! ''
Voici ce qu'écrit à ce propos Werner
Keller :
« C'était
pour Ponce Pilate une dangereuse mise en demeure politique qui le
menaçait directement d'un message envoyé à Rome pour dénoncer sa négligence
dans l'accomplissement de ses devoirs de fonctionnaire en libérant un
révolutionnaire.
Se faire
roi signifiait trahir l'empereur romain, ce que la Lex Juliana châtiait par la
peine de mort.
Pilate eut peur de cette menace voilée. Il n'avait pas encore oublié que les Juifs
avaient déjà prouvé qu'ils savaient en faire une réalité. Ainsi que le raconte
Philon d'Alexandrie, Ponce Pilate avait amené à Jérusalem les écussons d'or
portant le nom de l'Empereur et les avait fait suspendre dans le palais
d'Hérode, au centre de la ville. C'était une faute grave à l'égard des droits
garantis de la communauté cultuelle juive de Rome, une provocation. Il avait
repoussé avec ironie la demande d'éloigner les écussons de la Ville Sainte.
Là-dessus, les Juifs en appelèrent à Rome et
obtinrent leur droit. L'Empereur Tibère ordonna lui-même l'éloignement des
écussons d'or. Par de telles initiatives et quelques autres bévues contraires à
la politique coloniale de Rome, le prestige de Ponce Pilate à l'époque de ce
procès avait considérablement baissé. »(4)
C'était la menace suprême, et Pilate comprit que
les chefs juifs mettraient leurs menaces à exécution. Sa carrière, sa liberté, sa vie même étaient
maintenant menacées. Le gouverneur capitula devant la lourde menace que font
planer sur lui les chefs religieux juifs.
Qui pourrait jeter la pierre à Ponce Pilate
? Jamais un juge dans l'histoire des
hommes, n'a essayé avec autant de hardiesse et de courage, de défendre un
accusé. Jamais un juge ne fut un défenseur plus opiniâtre que Ponce Pilate. Il
finit par céder, et ce que garda la mémoire des hommes, c'est son geste théâtral
de se laver les mains, geste devenu le symbole de la lâcheté. En réalité,
Pilate fut soumis à une pression d'une puissance telle qu' aucun homme n'est
capable de lui résister
Dans l'histoire récente, de nombreux dirigeants
de grands États puissants, ont eux aussi cédé devant ce genre de pression. Les
exemples abondent. Je citerai un seul
exemple :
Le 14 octobre 1953, tous les habitants du
village arabe de Qibja en Jordanie, furent massacrés dans une série d'attaques
sionistes, soulevant une vague de réprobation dans le monde entier.(5)
On pourrait malheureusement ajouter des
dizaines, voire des centaines, d'exemples de capitulation des grands dirigeants
politiques de ce monde confrontés à des menaces émanant de ce lobby.
Ponce Pilate n'a finalement été que le premier
d'une longue série à capituler devant les menaces d'une puissance souterraine,
qui, certes, ne s'appelait pas encore un lobby, mais utilisait, il y a 20 siècles déjà, les mêmes
moyens pour arriver à ses fins ( la menace, le chantage, la violence, ..etc)
Alors, réhabilitons Ponce Pilate. Non, il n'avait aucune suspicion que Jésus
fasse partie de la secte fanatique des zélotes. D'ailleurs, si cela avait été
le cas, les partisans de Jésus auraient combattu pour lui. Or, que dit Jésus, à
Ponce Pilate:
Mon
royaume n'est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce
monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré
aux Juifs; mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas.
Jean 18:36
Ce n'est
pas non plus le peuple juif qui réclame la mort de Jésus et la libération d'un
criminel. La question : à qui devait être attribué la responsabilité de la
mort de Jésus a fait l'objet de nombreux débats.
Lorsque Luc écrit que « Pilate, ayant
assemblé les principaux sacrificateur, les magistrats et le peuple... »,
pour décider du sort de Jésus, il faut comprendre qu'il s'agissait, non du
peuple dans son ensemble, mais de quelques individus sans doute soudoyés par
les prêtres, pour manifester dans le sens souhaité.
C'est un processus bien connu de tous les
agitateurs politiques. Aujourd'hui encore, bien souvent, les médias nous
présentent des images '' d'une foule '' de manifestants pour faire croire à une opinion crédule qu'il existe un fort
mouvement populaire en faveur de telle ou telle cause . Ce fut la même chose du temps de Jésus.
D'ailleurs, lorsque Jésus fut emmené par les soldats romains vers le lieu du
supplice, il est écrit : « qu'il était suivi par une grande
multitude de peuple.... »(Évangile de Luc 23.27 )
Les seuls responsables de la condamnation inique
du Christ sont les instances dirigeantes juives. [ Nous nous sommes
limités aux seuls faits objectifs. Cette contribution n'a pas pour
prétention d'analyser les aspects théologiques de la mort de Jésus. Ce domaine
est du ressort des théologiens.]
Les Romains avaient d'ailleurs reconnu
l'autorité du sanhédrin de Jérusalem qui fonctionnait de manière collégiale. Il
était présidé par le grand prêtre en fonction, d'anciens grands prêtres, d'une
partie des prêtres du Temple et des représentants de l'aristocratie non
sacerdotale( les ''anciens'' et les ''scribes'', docteurs de la loi et savants
interprètes de la Torah et de la tradition).
Ce n'est pas le peuple juif dans son ensemble
qui est responsable.
Les autorités religieuses chrétiennes qui ont colporté ces idées, en accusant
de déicide le peuple juif, portent une lourde responsabilité. On peut leur reprocher surtout d'avoir omis
de rechercher et de dénoncer les seuls et vrais responsables de la mort du
Christ. A noter cependant que dans la déclaration Nostra Aetate relative
aux relations entre l’Église catholique avec les religions non chrétiennes,
publiée par le pape Paul VI le 28 octobre 1965, l'on peut lire ceci :
« Encore que des autorités juives, avec
leurs partisans, aient poussé à la mort du Christ, ce qui a été commis durant
sa passion ne peut pas être imputé ni indistinctement à tous les Juifs
vivant alors, ni aux Juifs de notre temps... »(6)
Bien évidemment, un tel scénario a été
violemment contesté par la critique historique moderne. Dans son livre Who
Killed Jesus ? John Dominic Crossan
prétend « dévoiler les racines de l'antisémitisme dans le récit
évangélique de la mort de Jésus ».(7)
Certes, comme l'écrit Laurent
GUYENOT , « l'analyse historico-critique des Évangiles est un
domaine parfaitement légitime de la science historique qui soumet les Évangiles
aux mêmes tests que tout autre source historique.[...] La question au sujet de la responsabilité des
élites juives dans la condamnation de Jésus est de savoir si le récit évangélique est foncièrement mensonger,
ou simplement schématique, s'il inverse la réalité ou se contente de
l'exagérer. Nous devons choisir entre deux thèses : une thèse''
conspirationniste'' défendue par les auteurs des Évangiles, et une thèse
progressiste qui purge le récit évangélique de sa judéophobie et s'en tient à la responsabilité matérielle des
Romains dans l'exécution par crucifixion.
Or d'un
point de vue historique, le récit évangélique est parfaitement plausible dans
ses grandes lignes, et rien ne justifie de le réécrire à l'envers : ni le
complot des élites juives, ni la trahison de Judas ne présentent
d'invraisemblance.C'est au contraire leur parfaite vraisemblance qui
frappe. Paul fut victime par deux fois des mêmes méthodes.... »(8)
D'ailleurs, la meilleure preuve de la
responsabilité des seules élites religieuses juives dans le processus qui a
conduit à la condamnation à mort de
Jésus, ce sont les textes mêmes des
Évangiles qui nous rappellent comment
ces dirigeants complotaient pour mettre à mort Jésus dès le début de son
ministère.
Voici quelques textes
Ils furent remplis de fureur, et ils se consultèrent pour savoir ce qu'ils feraient à
Jésus.
Luc 6:11
Il enseignait tous les jours dans le temple. Et les
principaux sacrificateurs, les scribes, et les principaux du peuple cherchaient
à le faire périr;
Luc 19:47
Les
principaux sacrificateurs et les scribes cherchèrent à mettre la main sur
lui à l'heure même, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient compris que
c'était pour eux que Jésus avait dit cette parabole.
Luc 20:19
Luc 22:2
D'ailleurs cette haine s'est poursuivie à
l'encontre des disciples du Christ. Elle n'a pas cessé, pendant les premiers
siècles de s'exercer à l'égard des chrétiens.D'ailleurs, les écrits du livre
des Actes sont explicites à cet égard. Il suffit de lire les récits des
persécutions envers les juifs convertis.
Un constat que beaucoup ignorent, persuadés que c'est le peuple juif
seul qui a été persécuté. Certes, il y a
eu, au cours de l'histoire, de nombreuses persécutions à l'encontre des
communautés juives, suivies parfois de scènes de violence et de massacre.La
ville de Strasbourg(9) s'est d'ailleurs tristement illustrée à cet égard. Et
nul ne va nier la terrible entreprise de destruction de beaucoup de communautés
juives d'Europe organisée par le régime nazi au cours de la seconde guerre
mondiale, documentée par Raul Hilberg
dans un ouvrage de référence (10)
Cela ne doit pas escamoter la réalité des
persécutions envers les chrétiens dont bien souvent les dirigeants juifs
étaient à l'origine. Mais, toujours, en arrière plan, et en instrumentalisant
les autorités de l' époque. Rien de nouveau dans les méthodes
utilisées aujourd’hui encore .
Et cette haine se poursuivra pendant les 3
premiers siècles, si l'on en juge par les témoignages des chrétiens de cette
époque.
Mais ce mépris et cette haine envers Jésus et
ses disciples va trouver son plein
épanouissement dans les écrits du Talmud. Israël Shahak(11) précise que «
le code complet de la loi talmudique – la Misneh Torah de Maïmonide – est
rempli de préceptes les plus orduriers à l'égard de tous les gentils[ les non
Juifs], mais aussi de violentes attaques très claires contre le christianisme
et Jésus »(12)
Et, attention, nous prévient Flavien Brenier : «
[…] ne croyons pas que le Talmud soit périmé, au contraire, les témoignages
abondent qui prouvent que les Juifs contemporains ont pour le Talmud, sa
morale, ses enseignements, le même respect que les Juifs du Moyen Âge. Le
Talmud est toujours le code religieux des Juifs, c'est lui qu'on enseigne dans
les synagogues, c'est lui dont on pétrit pour toujours l'âme des
enfants[...]. »(13)
Non, Ponce Pilate ne mérite pas l’opprobre jeté
sur lui. Il a été plus courageux que maints dirigeants politiques qui se sont
servilement couchés devant cette puissance. Il a fait l’impossible pour
arracher le Christ à ses ennemis. Il n'y a pas réussi, car vaincu par plus fort
que lui.
MARC
(2) Aldo SCHIAVONE, Ponce Pilate, p.31-34
(3) Aldo SCHIAVONE, Ponce Pilate, p.155-157
(4) Werner KELLER, La Bible arrachée au sable,p.508-509
(5) Le massacre
de Qibya, également connu sous le nom d’Opération Shoshana (nom donné en
mémoire d’une des victimes juives de l’attentat qui déclencha l’opération), est
une action de représailles menée par l’Unité 101 de l’armée israélienne contre
le village cisjordanien de Qibya dans la nuit du 14 au 15 octobre 1953 et qui
fit 70 victimes parmi les habitants du village, dont au moins 60 victimes
civiles.
À l’époque,
l’opération est unanimement réprouvée dans le monde et fait l’objet d’une
condamnation du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle est perçue comme le
début de la politique controversée de représailles systématiques toujours
appliquée aujourd’hui par Israël.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Qibya
(6) E.Michael
JONES, L'esprit révolutionnaire juif et son impact sur l'histoire du monde,
Éditions St Rémi, p.49
(7)John Dominic CROSSAN, Who Killed Jesus ?
Exposing the Roots of Anti-Semitism in the Gospel Story of the Death of Jesus,
Harper, San Francisco, 1995, cité dans Laurent GUYENOT, Du Yahwisme au
Sionisme, p.94
(8) Laurent
GUYENOT : Du Yahwisme au Sionisme, p.94-98
(9)Le
samedi 14 février 1349, jour de la Saint-Valentin, on cerna le quartier
juif. Tous ses habitants furent traînés
par la foule au cimetière de la communauté, où on les entassa sur un immense
bûcher. Deux mille Juifs furent brûlés vifs. Seuls échappèrent un certain
nombre d'enfants et quelques adultes qui abjurèrent leur foi. Les biens des
suppliciés furent partagés entre les bourgeois, l'évêque et la municipalité.
Les créances furent détruites et certains gages rendus à leurs propriétaires
qui habitaient hors de Strasbourg.
judaisme.sdv.fr/histoire/villes/strasbrg/hist/hist2.htm
(10) Raul
Hilberg est un historien et politologue
juif américain d'origine autrichienne, né le 2 juin 1926 à Vienne en Autriche
et décédé le 4 août 2007 dans l'État du Vermont aux États-Unis. Spécialiste de
la Shoah de réputation mondiale, il a été le premier à reconstituer dans une
synthèse d'envergure, richement sourcée, le processus d'ensemble du génocide
perpétré à l'encontre des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale dans tous
ses aspects politiques, économiques, techniques, administratifs et humains.Son
ouvrage, en 3 volumes, est le fruit d'un travail de recherche sans
équivalent : Raul HILBERG, La destruction des Juifs d'Europe, 3
tomes, collection Folio histoire, Gallimard
(11) Israël Shahak(1933-2001) a été interné à 12
ans au camp de Bergen Belsen. Il émigra ensuite en Palestine en 1945. Il fut
professeur de chimie organique et, sa vie durant, resta un militant infatigable
des droits de l'homme. Il fut président de la Ligue israélienne pour les droits
humains. Il est l'auteur de Histoire juive- Religion juive, le poids de
trois millénaires, Éditions la Vieille Taupe,1996.
(12) Israël SHAHAK, Histoire juive- Religion
juive, le poids de trois millénaires, p.55
(13) Flavier BRENIER, Les Juifs et le Talmud, p.59-6 I