26 avril 2023

MARX, LES BESOINS ET LES SERVICES PUBLICS

La notion de services publics recouvre au moins en partie celle d’intérêt général. Pour Rousseau, dans Le Contrat social, l’intérêt général est dicté par les devoirs (la vertu révolutionnaire) que les citoyens doivent à la société par leur travail, l’intérêt de tous contre la loi des intérêts individuels.

La notion d’intérêt général dépasse cependant de beaucoup la notion de services publics. Il ne faut donc pas confondre services publics avec secteur public.  De nombreuses entreprises, qui font partie ou devraient faire partie du secteur public parce que leurs activités impactent fortement l’intérêt général ne sont pas à proprement parler des services publics. De sorte qu’il faudrait peut-être distinguer LE service public et LES services publics, LE service public englobant des unités économiques publiques ou privées n’étant pas pourtant DES services publics.

Marx s’est surtout intéressé au fonctionnement général de l’économie et de la société, et donc plus à l’intérêt général qu’aux services publics. Néanmoins, en élaborant une méthodologie permettant de découvrir les forces, matérielles et humaines, capables de dépasser le système du Capital, Marx propose une « utopie concrète », c’est-à-dire une utopie qui prescrit les moyens de sa réalisation. Cette utopie, c’est un communisme évolué (évolué par rapport à ce qu’il nomme un communisme primitif), il esquisse non pas (selon ses propres mots) un livre de « cuisine pour les gargotes de l’avenir » mais un horizon. Les textes où il évoque cet horizon sont rares mais puissants (car Marx est aussi un formidable écrivain !).