30 avril 2012

La fête du travail













Roger Garaudy, Parole d'homme, 1975, Robert Laffont, pages 125 à 136 de la collection "Points Actuels"


27 avril 2012

Publication en Turquie du Don Quichotte de Garaudy

YAŞANMIŞ ŞİİR DON KİŞOT
Don Kişot, Jül Sezar’dan da, Napolyon’dan da daha gerçektir. Onlar sadece tarih kitaplarında varlar. Don Kişot ise, sanki sahte gerçeğe meydan okurcasına, hayatımızda hep yaşar ve her an yeniden doğar. Benim üstadım Don Kişot’tur. Yirmi yaşından itibaren kendime rehber edindim onu. İdealin gerçekten daha doğru olduğuna inanan Don Kişot’u. Hiçbir fırtınanın baş eğdiremediği o kahramanı… Haklı bir davaya inanmışsanız, bedeli ne olursa olsun, onun uğrunda sonuna kadar mücadele etmelisiniz. Bu arada her eyleminizin karşınıza çıkardığı her yeni durumu da göğüsleyebilmelisiniz. Öylesi durumlarda ne cesaretsizliğe yer vardır artık, ne de mesele üzerinde yeniden düşünmeye. Benim açımdan dünyanın en büyük günahı, umutsuzluğa kapılmaktır. İman sahibi olmak ise, fırtına ve kasırgalara rağmen sabaha ereceğinize ve günle buluşacağınıza inanmak demektir.

Roger Garaudy
"Don Quichotte, la poésie vécue"
Auteur: Roger Garaudy
Traduit par Cemal Aydin
Année de publication: 2012
ISBN: 978-975-6186-68-8
Prix: 10 $

12 avril 2012

La mort de Ben Bella


La mort de Ben Bella
11 avril 2012



S’il n’a pas de réels regrets quant à son action durant la guerre de libération, pense-t-il avoir pris la bonne voie en tant que président avec le choix du « socialisme arabe » ? « C’était un socialisme fondé sur l’autogestion », tient-il à préciser tout de suite, manifestement peu disposé à se livrer à une autocritique : « Et c’était ce qu’il fallait faire. » Il reste convaincu d’ailleurs que l’autogestion, qui n’est plus guère à la mode, est le meilleur système, car elle permet de ne pas imposer les décisions, « de discuter à la base, de permettre aux gens d’être engagés dans ce qu’ils font. […] Des gens qui décident à la place des autres, je suis contre, totalement ».
Il n’est donc guère étonnant qu’il se déclare ennemi des idées libérales en vogue depuis la fin du XXe siècle. Et qu’il soit très critique vis-à-vis des États-Unis. Il reconnaît, certes, leur puissance sans égale – « actuellement, Dieu, c’est le président américain » –, mais ajoute que ce sont « des tueurs ». Il ne leur pardonne surtout pas – et il insistera sur ce point en y revenant plusieurs fois – leur passé d’exterminateurs de « la race rouge ». Même si les Espagnols ont peut-être été encore plus expéditifs pour éliminer les Amérindiens, des peuples pour lesquels il avoue avoir toujours éprouvé une passion. Les Américains d’aujourd’hui devraient-ils signifier une repentance à ce sujet ? Lui qui ne se dit pas favorable à une telle déclaration de la part de la France à propos de la guerre d’Algérie le souhaiterait manifestement dans ce cas, pour réparer « une faute historique ». Mieux, dit-il en riant, « la terre appartient aux Indiens et il faudrait que les États-Unis déménagent, mais ça va être difficile ».

Lire l'entretien intégral sur Jeuneafrique.com : Algérie : une soirée avec Ben Bella
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17 mars 1965 à Alger, Ben Bella, président de la République algérienne, avec Roger Garaudy
(photo extraite de "Biographie du XXe siècle", de Roger Garaudy, Editions Tougui, 1985)

Lire aussi: http://rogergaraudy.blogspot.fr/2011/12/garaudy-et-ben-bella-face-la-guerre-du.html

04 avril 2012

L'art qui prophétise


Chagall , Le soleil rouge, 1949

Goya, Les fusillades du 3 mai 1808, 1814

Van Gogh, La nuit étoilée, 1889

Rouault, Crucifixion, vers 1939

Léger, La grande parade, 1954

Braque, La patience, 1942


01 avril 2012

Du 5 novembre 1968 au 7 février 2012

ULB (Université Libre de Bruxelles) : un sabotage
par Henri GOLDMAN
rédacteur en chef de Politique.

Non, ce n’est pas celui auquel vous pensez. Celui-ci est une vieille histoire, qui remonte au 5 novembre... 1968. Ce jour-là, les Étudiants communistes de l’ULB avaient invité à leur tribune le philosophe Roger Garaudy, alors membre du Bureau politique du Parti communiste français. Sa conférence devait porter sur les évènements de mai en France. Quelques jours avant, des groupes d’étudiants, dont certains se réclamaient du marxisme-léninisme, annoncèrent leur intention d’empêcher Garaudy de prendre la parole. Différents prétextes furent invoqués : l’attitude du PCF pendant la révolte étudiante qui le disqualifiait pour en parler, mais aussi le caractère non démocratique et dépassé d’une conférence ex cathedra où un orateur sans contradicteur s’exprimerait devant un public largement acquis à ses vues.
La conférence fut effectivement perturbée et ne put se tenir. La jeune revue Mai, dont la figure de proue était le professeur Marcel Liebman, n’accepta pas l’argumentation des chahuteurs : « Il y a quelque ironie à vouloir faire taire le “stalinien” Garaudy quand on s’associe dans cette entreprise de sabotage à des “marxistes-léninistes” qui ont un passé, mais aussi un présent stalinien (et cette fois sans guillemets) ; et qu’on recourt en outre à des méthodes que des nervis staliniens ne renieraient pas ». Quant à la formule de la conférence suivie d’un débat avec la salle, « elle ne représente certainement pas l’idéal en ce qui concerne la libre expression d’idées et la communication intellectuelle ». Mais « croit-on que la discussion pouvait être plus sérieuse et plus fertile si on ôtait pratiquement toute possibilité à l’orateur d’exposer ses points de vue en limitant son temps de parole à cinq ou dix minutes, en créant au surplus un climat d’invectives et de violence ? »
Et de conclure, avec un vocabulaire propre à l’époque : « La contestation était et demeure volonté de libération intellectuelle. Elle n’a rien en commun avec l’hystérie adroitement suscitée et démagogiquement entretenue. La contestation était et demeure volonté de lutter contre le capitalisme et le conservatisme. Les procédés des chahuteurs du 5 novembre ne déforcent ni le capitalisme, ni le conservatisme (...). Les victimes – si victime il y a – ne peuvent qu’être ceux qui tentent d’impulser à l’Université et en dehors d’elle la lutte pour le socialisme. Quant aux bénéficiaires de ces actions de sabotage, ils ne sont ni hypothétiques ni imaginaires. Il y avait, l’autre soir, dans l’auditoire Janson, un groupe d’étudiants d’extrême droite dont la joie était évidente. La besogne qui est généralement la leur avait été faite par d’autres qu’eux-mêmes  ».

Des valeurs supérieures ?

Comparaison n’est surement pas raison. Mais il y a au moins une constante aux diverses entorses à la liberté d’expression dans le cadre de l’ULB, que celles-ci procèdent des autorités académiques (l’interdiction de parole faite à Tariq Ramadan en avril 2007) ou d’une fraction de l’assistance, comme en 1968 ou lors de la soirée du mardi 7 février [2012, ndlr] où devait intervenir Caroline Fourest : la négation d’un droit à la parole libre au nom de valeurs décrétées supérieures (comme la défense de la laïcité contre l’obscurantisme religieux ou la lutte contre l’islamophobie) dont on s’estime le légitime dépositaire. À nos yeux, le respect sourcilleux de la liberté d’expression n’est pas une variable tactique dans la lutte idéologique sur laquelle on pourrait s’asseoir au gré des circonstances, mais une condition de la possibilité d’une telle lutte, à revendiquer et à protéger en permanence.
Bien sûr, ceci n’éliminera pas la violence symbolique de certains discours dont abusent ceux qui disposent d’un monopole de la parole légitime. Il s’agit alors de mettre à nu cette violence feutrée pour ébranler le consensus dont elle peut se prévaloir et de choisir les formes d’action susceptibles d’atteindre cet objectif. À lire les propos aux fausses allures consensuelles qui expriment aujourd’hui la pensée dominante, n’est-ce pas exactement le même défi auquel est confronté le mouvement social quand il s’oppose aux politiques d’austérité ?