Pour Angela Davis, "la laïcité a été transformée en arme contre les musulmans"
par Clément Arbrun
"Je n'accepte plus les choses que je ne peux pas changer, je change les choses que je ne peux pas accepter" déclarait Angela Davis, l'une des activistes les plus emblématiques du paysage américain. Mais que peut-on changer à la victoire de Donald Trump, à l'échec de la gauche et aux troubles de la société contemporaine ? Interrogée par Mediapart, l'icône anti-capitaliste de l'afro-féminisme l'affirme : "Nous avons sous-estimé l'attrait idéologique du racisme, de l’antisémitisme, de la misogynie et de la xénophobie". Douloureux constat que cette hégémonie de "la suprématie blanche" pour l'ex-adhérente des Black Panthers, qui en profite pour pointer du doigt les incohérences du système bi-partisan de vote américain.
Pour cette représentante de la fierté noire, le féminisme consiste à "transformer la société". Un appel révolutionnaire qui convient peu à la démocrate Hillary Clinton, à ses yeux "version étriquée" de cette lutte des sexes. En point d'orgue, l'intellectuelle exprime son inquiétude quant à l'islamophobie, dont l'omniprésence se traduit jusqu'en France. Ce qu'elle déplore en étudiant notre situation politique ? "La manière dont la notion de laïcité a été transformée en une arme contre les musulmans et la confusion entre le terrorisme et l'Islam...malheureusement, tout cela me rappelle les méthodes de Donald Trump". Plus qu'une analyse, un avertissement...