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25 octobre 2018
06 octobre 2018
Israël a désormais sa loi raciale
Désormais, par décision de justice, il y a deux types sanguins en Israël : le sang juif et le sang non-juif.
Gideon Levy جدعون ليفي גדעון לוי Traduit par Jacques Boutard
Marxisme et transcendance
La
transcendance, pour un marxiste, n'est jamais absolue : elle est passage d'un
ordre à un autre. La vie transcende le physico-chimique. L'homme n'est jamais simplement
la résultante des conditions dans lesquelles il est né et a été formé.
Marx
n'est pas le continuateur de Spinoza s'enfermant dans la pure immanence. Comme
Spinoza, il refuse toute finalité externe : l'homme crée, dans ce monde, son
sens et sa liberté. Mais précisément il les crée, il ne les découvre pas tout
faits. Marx ne s'oppose pas seulement à une certaine théologie dogmatique qui opposerait
transcendance et immanence. Il s'oppose aussi à la philosophie de l'histoire de
Hegel et à l'évolutionnisme positiviste.
La
transcendance et l'immanence ne s'opposent pas comme le oui et le non delà
logique classique; elles sont ) dialectiquement liées, en tension : elles
s'excluent et s'impliquent, à la fois. La transcendance c'est la contestation
intérieure de l'immanence. Elle n'est pas de l'ordre de l'être mais du faire.
Pour un
athée marxiste, la traduction la plus proche de la « présence de Dieu », c'est
l'expérience de la création sous toutes ses formes : de l'invention
scientifique à la création artistique, de l'amour à la révolution. Il ne dira
pas : Dieu est là , mais : quelque chose de neuf
émerge dans l'histoire et dans la vie des hommes.
Une
conception de la transcendance placée dans 1' « au-delà », la met en marge de
la vie des hommes.
Cette
subjectivité active, qui est jaillissement sans fin de la transcendance,
l'image du Christ en a donné l'exemple : lorsque avec lui le Dieu des
transcendances lointaines est entré dans l'histoire quotidienne des hommes, il
l'a fait en briseur d’idoles et de chaînes, en
passeur de frontières, détruisant les tabous et se situant par-delà la justice,
le bien et le mal, au nom d'un amour transcendant précisément toutes ces
limites historiques, et faisant de lui, selon l'expression du théologien
protestant Roland de Pury, le vrai homme, l'homme que Dieu lui-même, Dieu seul
a pu être, toute autre humanité que la sienne ne pouvant être qu'inhumaine.
Le
marxisme ne peut être l'authentique briseur de chaînes que s'il est capable
d'intégrer ce moment chrétien, ce moment divin de l'homme.
Car l'attitude
révolutionnaire, en politique comme en art, a encore plus besoin de
transcendance que de réalisme. Aucune contradiction « objective » ne peut,
à elle seule, engendrer une révolution. Marx, et Lénine après lui, ont montré
que la misère ne se transforme pas automatiquement en mouvement ascendant pour
renverser le système qui engendre la misère : il faut un projet
révolutionnaire
montrant qu'un autre régime, répondant aux voeux profonds des masses, est
possible.